Les huiles de poissons OMEGA 3. Les Acides Gras Polyinsaturés « AGPI » : ALA – EPA – DHA
Les oméga-3 sont des acides gras essentiels constitués uniquement d’atomes de carbone, d’oxygène et d’hydrogène. Ce sont des acides carboxyliques à longue chaîne (EPA : acide eicosapentaénoïque à 20 carbones et DHA ou acide cervonique : acide docosahexaénoïque à 22 carbones).
Ils structurent les membranes cellulaires biologiques.
Ils sont essentiels pour assurer le bon fonctionnement de nos systèmes : cardiovasculaire, cérébral, pulmonaire, endocrinien et immunitaire.
Il existe 3 types d’Oméga 3 :
– l’acide alpha-linoléique ou ALA : on le trouve dans les graines de chia et huiles de lin, de chanvre, de colza, les fruits à coque, le soja, le germe de blé ;
– l’EPA ou acide eicosapentaénoïque : on le trouve dans l’huile de krill, les poissons gras de mer (sardines, anchois, maquereaux…), les algues, le jaune d’œuf ;
– le DHA ou acide docosahexaénoïque : on le trouve dans l’huile de krill, les poissons gras de mer (sardines, anchois, maquereaux…) et les algues. Il est présent dans le cerveau, la rétine et la peau de l’être humain.
L’ALA ou acide alpha-linolénique est un précurseur du DHA et de l’EPA.
L’EPA et le DHA sont 3 acides gras appartenant à la famille des Oméga-3.
L’ALA est une source d’oméga-3 végétale.
Notre organisme est capable de synthétiser l’EPA et le DHA à partir de l’ALA. Néanmoins l’ALA ne peut pas être synthétisé par notre organisme : il nous faut l’apporter par l’alimentation.
Partie gauche du schéma : OMEGA 6
Les oméga-3 et 6 consommés à partir de notre alimentation entreront en compétition lors de leur absorption au sein des membranes cellulaires.
L’acide linoléique (AL) et l’acide alpha-linoléique (ALA) prennent le même chemin métabolique pour être transformés ensuite en acide gras polyinsaturés.
Il existe une compétition enzymatique au niveau de l’enzyme Delta-6 désaturase.
Donc, une consommation élevée en AL va limiter l’accès des Oméga-3 à la Delta-6 désaturase ce qui implique une diminution de la métabolisation de l’ALA, en EPA et en DHA.
Le bon ratio Oméga 6/Oméga 3 est primordial pour conserver une bonne santé.
Il devrait être entre 1/1 (soit 1 unité d’oméga 6 pour 1 unité d’oméga 3) et 2/1 (soit 2 unités d’oméga 6 pour 1 unité d’oméga 3).
Actuellement, nous dépassons le ratio 6/1 voire 30/1 dans certains pays !
Partie droite du schéma : OMEGA 3
Grâce à des réactions de désaturation dû à l’enzyme « Delta-6 désaturase » et d’autres cofacteurs, nous pouvons transformer l’ALA en acides gras intermédiaires puis en EPA. Ces réactions se produisent notamment au niveau du foie (d’où l’importance d’avoir un foie qui fonctionne bien).
Ensuite l’EPA sera converti en DHA.
L’EPA et le DHA permettent la synthèse de prostaglandines de type 3 (PGE3), qui ont un rôle anti-inflammatoire.
Une carence en ALA peut impliquer une carence en EPA et DHA.
Attention à ne pas incorporer une quantité trop importante d’Oméga-6 dans l’alimentation, ce qui aurait pour conséquence de diminuer les propriétés bénéfiques de l’ALA.
De nombreuses études publiées démontrent l’efficacité de l’ALA, le DHA et l’EPA dans la prévention des maladies cardiovasculaires et neurodégénératives.
Ils participent au développement du système nerveux, du cerveau et de la rétine.
Sur le plan cardiovasculaire, les études publiées montrent une action favorable sur la baisse de la pression artérielle et la baisse du taux de TG (triglycérides sanguins).
Sur le plan neurologique, EPA et DHA soutiennent le cerveau pendant la grossesse et l’allaitement, ont une efficacité démontrée dans le processus du vieillissement et ont un rôle de soutien dans la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge).
Facteurs influençant l’efficacité des désaturases et des élongases :
– tabac, alcool, drogue ;
– stress et l’adrénaline, surmenage ;
– carences en vitamines et minéraux ;
– radiations ;
– âge ;
– cancers ;
– diabète ;
– carence en cofacteurs essentiels : vitamine B6, B3, B12, zinc et magnésium.
Il est conseillé de se complémenter en Magnésium, vitamine C, vitamines du groupe B, antioxydants, zinc, avec la prise d’Oméga-3 pour soutenir les différentes voies métaboliques.
Intérêt des huiles de poissons à longues chaines :
Chaque cellule est constituée d’une membrane cellulaire. Lors d’une carence en EPA et DHA, il y a altération de ces membranes empêchant les échanges entre les cellules de se faire. Ces altérations vont permettre aux maladies inflammatoires de se développer.
Les oméga-3 ont montré leur rôle de protection et sont capables d’améliorer notre état général.
Il faut au moins 3 mois de supplémentation pour modifier favorablement les membranes cellulaires.
Aussi ces acides gras à longue chaine améliorent le flux sanguin vers le cerveau et les organes.
Quelques études publiées :
Les études montrent que les acides gras Oméga-3 permettent, par leur action anti-inflammatoire naturelle et leur propriété fluidifiante du sang, de réduire le risque cardiovasculaire, en prévention primaire ou secondaire à raison d’au moins 1000 mg/jour grâce à l’alimentation, d’huiles végétales de qualité et de suppléments alimentaires.
De nombreuses études récentes mettent en avant l’intérêt d’une complémentation au moins égale à 1800 mg par jour d’EPA/DHA. En prenant des doses élevées et concentrées d’oméga-3 entre 1000 mg et 3000 mg par jour cela permettrait d’atteindre une réduction significative de la morbidité et de la mortalité des maladies cardiovasculaires.
Leur efficacité est prouvée dans les troubles de l’attention, l’anxiété, les déficits cognitifs, l’apprentissage, la mémoire, la santé intestinale, les problèmes cutanés, l’asthme…
1/ Etude japonaise (JELIS). Effets de l’acide eicosapentaénoïque sur les événements coronariens majeurs chez les patients hypercholestérolémiques : seul l’EPA a été testé à raison de 1800 mg par jour. Les chercheurs ont observé une diminution de 19 % des évènements coronaires majeurs dans le groupe prenant l’EPA associé à une statine à faible dose par rapport à celui qui ne prenait que la statine.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17398308/
2/ En 2016, une méta-analyse sur 19 études a été menée et publiée dans le Journal of American Medical Association. Evaluation des rôles de l’EPA, du DHA, du DPA et de l’ALA dans l’incidence des maladies cardiovasculaires. Les chercheurs ont conclu qu’une consommation journalière de 500 mg à 1800 mg de mélange EPA/DHA ou de 1500 mg à 3000 mg d’ALA, réduisait significativement le risque cardiovasculaire.
DEL GOBBO, L.C. et al. « Omega-3 Polyunsaturated Fatty Acid Biomarkers and Coronary Heart Disease: Pooling Project of 19 Cohort Studies. » JAMA Intern Med. (2016) 176(8):1155–1166.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27357102/
3/ « Omega-3 fatty acids and cognitive function » : L’objectif est de faire le point sur les acides gras polyinsaturés oméga-3 (AGPI n-3) dans la prévention du déclin cognitif et de la démence. 2023
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36637075/
4/ Syndrome métabolique : « Importance du métabolisme des protéines et des acides aminés dans la prévention et la prise en charge du syndrome métabolique. Modulation par les acides gras n-3 ». En 2023
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0007996018301032
5/ Dyslipidémies chez la femme ménopausée. La supplémentation en acides gras oméga-3 a-t-elle des effets favorables sur le profil lipidique des femmes ménopausées ? Une revue systématique et une méta-analyse dose-réponse d’essais contrôlés randomisés. En 2023.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/36641259/
6/ The Truth About Fish (Oil) in the Treatment of Dyslipidemia : « L’effet lipidique le plus important des huiles de poisson est la réduction des triglycérides plasmatiques et la principale protection potentielle contre les événements cardiovasculaires est très probablement médiée par d’autres mécanismes, notamment anti-inflammatoires. Les meilleurs résultats sont disponibles pour les acides gras oméga-3, à savoir l’acide eicosapentaénoïque….»
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33543392/
7/ Effects of omega-3 fatty acids on serum levels of T-helper cytokines in children with asthma :
La valeur thérapeutique potentielle d’une supplémentation alimentaire en acides gras ω-3 chez les patients asthmatiques a suscité un intérêt considérable. En 2016.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27288633/